Mémoire de Forge

Mémoire de forge

L’imposante porte d’acier claque,
Sa résonance dans l’atelier
S’écoule entre les machines,
S’animent alors les spectres d’anciens métallos
Redonnant vie à la forêt de fonte.
Crépitent des arcs bleus
Dans le brouillard du laitier
Ronronnent les rotors,
Chuintent de longs arbres
Sur le bronze de leurs coussinets,
Au loin le martèlement obsédant
De pilons archaïques ;
Le basculement d’un creuset
Dégueulant sa coulée blanche
Dans la béance d’une gueuse

Tandis que l’on aperçoit
Au fond, bruissant
D’improbables harmoniques
Au sortir des rouleaux,
Dans une touffeur cramoisie,
Épaissie de poussière et de sueur,
Un long ruban de métal bleu nuit
Qu’
Un animal lamina nu.

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